La Badiane de Chine c’est quoi ?
La badiane de Chine également connue sous le nom d’anis étoilé ou de faux anis est le fruit du badianier de Chine, de son nom latin Illicium verum et de ses appellations populaires, anis de Sibérie ou fenouil de Chine.
Cet arbre aromatique, dont la croissance est lente se cultive principalement dans des régions tempérées où la température ne chute pas sous les 5 °. Pour sa culture, cette plante, dont les fruits en forme d’étoile à 8 branches mesurent entre 1 à 2 cm de diamètre, a besoin d’un sol acide. Protégé du soleil et du vent, ce végétal met beaucoup de temps à croître cependant lorsqu’il a atteint sa maturité, ses fruits, dont la floraison s’effectue en avril et en octobre, écloront pendant des décennies. Cet arbre au feuillage vert peut mesurer jusqu’à 10 mètres de hauteur. On le cultive beaucoup en Chine mais également au Vietnam, au Japon, au Laos ou au Cambodge. Ses fruits ronds et brillants, enveloppés d’une couche protectrice appelée carpelle sont de couleur verte et ne prendront cette teinte marronnée que lors du processus de séchage.
Accompagné de fleurs jaunes ou roses cet arbre est d’une grande beauté et c’est d’ailleurs cette propriété alliée à son odeur suave qui lui vaudra une place de choix dans le jardin de Marie-Antoinette, le Petit Trianon, dans lequel elle aimait admirer les plus belles variétés de plantes.
L’anis étoilé ça vient d’où ?
La badiane de Chine est une épice populaire de nos jours. Utilisée en huile essentielle, sous sa forme étoilée ou en poudre, elle parfume nos desserts tel que nos pains d’épices, elle anise nos infusions ou encore nos encens et bougies.
Originaire du Sud-Est de l’Asie, elle est amenée de Chine par Marco Polo au XIV –ème siècle. C’est une plante traditionnelle dans la médecine asiatique ancestrale, connue sous le nom de Mang-tsao, on l’utilisait pour adoucir les troubles digestifs et respiratoires. Si cette épice est arrivée en Europe au détour d’un voyage du célèbre explorateur et marchand italien il faudra attendre de nombreuses années avant que son utilisation ne se démocratise. Ce n’est qu’à la fin de la Renaissance que le négoce de Badiane prendra un tout nouvel essor avec le commerce important qu’en faisaient les Anglais et notamment le corsaire et navigateur Thomas Cavendish. Son prix élevé en a fait une épice rare jusqu’au XVII –ème siècle. Il faudra attendre le XIX –ème siècle pour que son commerce ne se développe à grande échelle avec la culture Européenne de plants de badianier de Chine. Suite à cela, son utilisation ne va que croître. La badiane va peu à peu devenir une épice incontournable et un produit phare dans la composition traditionnelle de plusieurs alcools pour son goût anisé.
La Badiane du Japon VS la badiane de Chine
Il ne faut pas confondre la badiane de Chine avec son homologue japonais, la badiane du Japon ou fausse badiane, provenant d’une espèce voisine, l’Illicium anisatum anciennement Illicium religiosum. Cette espèce est originaire de Chine, elle se cultive désormais au Japon, en Corée du Sud mais également à Taïwan. Cette plante a été importée des jardins chinois aux parterres japonais par les bouddhistes. Cet arbuste plus petit que le badianier de Chine peut atteindre 5 mètres de haut et borde les murs des temples. Interdite d’exportation et de commercialisation en Europe son fruit est toxique.
Les deux plantes sont semblablement identiques cependant il est possible de différencier les fruits du badianier de Chine à ceux du badianier du Japon. L’odeur de la badiane de Chine est plus suave et proche des arômes d’anis tandis que l’odeur plus amer de la fausse badiane ou badiane du Japon serait plus identifiable aux arômes de laurier ou de cardamome.